Lo de Laura (Laurentina Monserrat). Cette \u00ab maison \u00bb \u00e9tait situ\u00e9e en Paraguay 2512. C\u2019est maintenant une maison de retraite\u2026<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nSa fr\u00e9quentation \u00e9tait plus \u00e9litiste que celles des toutes les autres maisons.<\/p>\n\n\n\n
Les maisons de tango dans les paroles de tangos<\/h2>\n\n\n\n Voici quelques tangos qui parlent de ces maisons, comme Lo de Laura.<\/p>\n\n\n\n
En lo de Laura 1943-03-12 \u2014 Antonio Polito Letra Enrique Cad\u00edcamo<\/h3>\n\n\n\n Lo de Laura<\/strong><\/p>\n\n\n\nC\u2019est le tango du jour, voir donc ci-dessus, mais ne boudons pas le plaisir d\u2019\u00e9couter de nouveau nos deux anges. Vargas et D\u2019Agostino.<\/p>\n\n\n\n<\/audio>En lo de Laura 1943-03-12 \u2014 Orquesta \u00c1ngel D\u2019Agostino con \u00c1ngel Vargas<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nNo afloj\u00e9s (Pedro Maffia et Sebasti\u00e1n Piana Letra : Mario Battistella)<\/h3>\n\n\n\n Lo de Laura et Lo de Mar\u00eda la Vasca<\/strong><\/p>\n\n\n\n \u00ab\u2009Vos fuiste el rey del bailongo en lo de Laura y la Vasca…\u2009\u00bb<\/p>\n\n\n\n<\/audio>No afloj\u00e9s 1940-11-13\u2009\u2013\u2009Orquesta \u00c1ngel D\u2019Agostino con \u00c1ngel Vargas (Pedro Maffia\u2009; Sebasti\u00e1n Piana Letra: Mario Battistella)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nTiempos viejos (Francisco Canaro Letra: Manuel Romero)<\/h3>\n\n\n\n Lo de Laura et lo de Hansen<\/strong><\/p>\n\n\n\nEn 1926, Carlos Gardel enregistrait le bon vieux temps, celui des \u00ab\u2009maisons\u2009\u00bb de danse, ces bordels de luxe o\u00f9 on dansait le tango et cherchait la compagnie des femmes. La musique est de Francisco Canaro et les paroles de Manuel Romero.<\/p>\n\n\n\n<\/audio>Tiempos viejos (Te acord\u00e1s hermano) 1926 \u2014 Carlos Gardel avec les guitares de Guillermo Barbieri et Jos\u00e9 Ricardo (Francisco Canaro Letra: Manuel Romero)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nCanaro l\u2019a enregistr\u00e9 \u00e0 de multiples reprises, mais seulement \u00e0 partir de 1927, notamment avec sa compagne officieuse, Ada Falc\u00f3n<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n<\/audio>Tiempos viejos (Te acord\u00e1s hermano) 1931-12-17 \u2014 Ada Falc\u00f3n con acomp. de Francisco Canaro. C\u2019est une autre version \u00ab\u2009chanson\u2009\u00bb.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nJe reviendrai \u00e0 l\u2019occasion du tango du jour sur une version de danse de ce titre, notamment le 28\u00a0septembre avec la version enregistr\u00e9e en 1937 par Francisco Canaro et Roberto Maida.<\/p>\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\u00bfTe acord\u00e1s, hermano<\/em>\u2009? \u00a1Qu\u00e9 tiempos aqu\u00e9llos! Eran otros hombres m\u00e1s hombres los nuestros.No se conoc\u00edan coc\u00f3 ni morfina, los muchachos de antes no usaban gomina.<\/strong> \u00bfTe acord\u00e1s, hermano? \u00a1Qu\u00e9 tiempos aqu\u00e9llos! \u00a1Veinticinco abriles que no volver\u00e1n! Veinticinco abriles, volver a tenerlos, si cuando me acuerdo me pongo a llorar. \u00bfD\u00f3nde est\u00e1n los muchachos de entonces? Barra antigua de ayer \u00bfd\u00f3nde est\u00e1? Yo y vos solos quedamos, hermano, yo y vos solos para recordar…\u00bfD\u00f3nde est\u00e1n las mujeres aqu\u00e9llas, minas fieles, de gran coraz\u00f3n, que en los bailes de Laura peleaban cada cual defendiendo su amor? <\/strong>\u00bfTe acord\u00e1s, hermano, la rubia Mireya, que quit\u00e9 en lo de Hansen al loco Cepeda?<\/strong> Casi me suicido una noche por ella y hoy es una pobre mendiga harapienta. \u00bfTe acord\u00e1s, hermano, lo linda que era? Se formaba rueda pa’ verla bailar… Cuando por la calle la veo tan vieja doy vuelta la cara y me pongo a llorar.<\/em><\/p>\nFrancisco Canaro Letra: Manuel Romero<\/cite><\/blockquote>\n\n\n\n\n\n\n\nOn note plusieurs \u00e9l\u00e9ments dans le texte, que j\u2019ai mis en gras<\/strong> et que je traduis ici\u00a0: On ne connaissait pas la coca\u00efne ni la morphine (pas de drogue autre que le tabac). Les gars d\u2019avant n\u2019utilisaient pas de gomina (le film argentin d\u2019Enrique Carreras\u2009; Los muchachos de antes no usaban gomina<\/em><\/strong> sorti le 13\u00a0mars 1969 pr\u00e9tend repr\u00e9senter cette \u00e9poque et a choisi cette phrase de la chanson comme titre. Tu te souviens, fr\u00e9rot, de la blonde Mireya, que j\u2019ai piqu\u00e9 \u00e0 Lo de Hansen au fou Cepeda\u2009? Il a piqu\u00e9 la copine fran\u00e7aise, Mireille, \u00e0 Cepeda, le po\u00e8te Andr\u00e9s Cepeda [surnomm\u00e9 le Loco ou le mauvais, il \u00e9tait de plus anarchiste] et il a failli se suicider pour elle et aujourd\u2019hui, elle est une mendiante.<\/p>\n\n\n\nLa Vasca [Juan Calos Baz\u00e1n]<\/h3>\n\n\n\n Lo de Mar\u00eda la Vasca<\/strong><\/p>\n\n\n\n
Couverture de la partition pour piano de la Vasca de Juan Carlos Bazan. <\/figcaption><\/figure><\/div>\n\n\nOn a la partition, mais pas d\u2019enregistrement de ce tango.<\/p>\n\n\n\n
El fueye de Arolas [Pedro Laurenz Letra : H\u00e9ctor Marc\u00f3]<\/h3>\n\n\n\n Lo de Hansen<\/strong><\/p>\n\n\n\nLo de Hansen est cit\u00e9 dans \u00ab\u2009El fueye de Arolas\u2009\u00bb [Le bandon\u00e9on d\u2019Arolas] \u00e9crit \u00e0 la m\u00e9moire d\u2019Arolas par H\u00e9ctor Marc\u00f3\u00a0en 1951, \u00e0 l\u2019occasion du retour des restes d\u2019Arolas de Paris \u00e0 Buenos Aires\u00a0: No ronda en las noches de Hansen al muelle [Il s\u2019agit du quai de la Marne, Arolas \u00e9tant mort \u00e0 Paris]. La mention de Lo de Hansen est donc tr\u00e8s sommaire, mais \u00e7a prouve qu\u2019en 1924, l\u2019\u00e9tablissement ras\u00e9 en 1912 restait dans les m\u00e9moires). Pedro Laurenz le mettra en musique, mais il n\u2019a probablement pas \u00e9t\u00e9 enregistr\u00e9.<\/p>\n\n\n\n
La Pishuca \u2014 El baile en lo de Tranqueli<\/h3>\n\n\n\n Not\u00e9 par Eduardo Barberis le 25 avril 1905 (compositeur anonyme).<\/p>\n\n\n\nLo de Tranqueli, cet \u00e9tablissement de bas \u00e9tage \u00e9tait situ\u00e9 \u00e0 l\u2019angle sud-est des rues Su\u00e1rez y Necochea (La Boca). L\u2019immeuble n\u2019en a plus pour tr\u00e8s longtemps, il est d\u00e9saffect\u00e9. \u00c0 droite, la partition avec la retranscription des paroles qui sont assez difficiles \u00e0 comprendre.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nEduardo Barberis (qui a fait un travail ethnographique en r\u00e9coltant ce tango) a essay\u00e9 de reproduire la fa\u00e7on de chanter ce qu\u2019il entendait. Cela rend la partition moins compr\u00e9hensible. Je vous propose une version probable et une traduction approximative \u00e0 la suite\u2026<\/p>\n\n\n\n\n\n\n\n\nAnoche en lo de Tranqueli Bail\u00e9 con la Boladora Y estaba la parda Flora Que en cuanto me vio estril\u00f3, Que una vez en los Corrales En un cafet\u00edn que estaba, Le tuve que dar la biaba Porque se me revers\u00f3.<\/em><\/p>\nPremier couplet du tango qui en compte cinq, de la m\u00eame eau…<\/cite><\/blockquote>\n\n\n\n\n\n\n\nHier soir \u00e0 lo de Tranqueli, j\u2019ai dans\u00e9 avec la Boladora<\/strong>. Il y avait la Parda Flora<\/strong> (Uruguayenne mul\u00e2tresse ayant travaill\u00e9 \u00e0 Lo de Laura et danseuse r\u00e9put\u00e9e). Quand elle m\u2019a vu elle s\u2019est mise en col\u00e8re, car aux Corrales dans un caf\u00e9 o\u00f9 elle \u00e9tait, j\u2019avais d\u00fb lui donner une branl\u00e9e, car j\u2019\u00e9tais \u00e0 l’envers (retourn\u00e9, pas dans mon assiette). Je propose de rapprocher la Parda Flora<\/strong> de Pepita Avellaneda<\/strong>, qui si elle n\u2019est pas la m\u00eame a un parcours tr\u00e8s similaire\u00a0: Uruguay, Lo de Laura, Flores et la Boca. Aux Corrales viejos a eu lieu le 22\u00a0juin 1880, le dernier combat des guerres civiles argentines. Les forces nationales y ont remport\u00e9 la derni\u00e8re manche contre les rebelles de la Province de Buenos Aires.<\/p>\n\n\n\nLos Corrales Viejos (situ\u00e9 \u00e0 Parque Patricios). On voit qu\u2019on n\u2019est pas dans l\u2019ambiance feutr\u00e9e des salons parisiens, ni m\u00eame dans celle de Lo de Laura\u2026<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nSelon le po\u00e8te Miguel A.Camino, le tango est n\u00e9 aux Corrales Viejos dans les ann\u00e9es\u00a080, les duels au couteau leur ont appris \u00e0 danser, le 8 (ocho) et la sentada, la media luna et le pas en arri\u00e8re. Lo de Tranqueli fait partie des piringundines, les bordels o\u00f9 on danse, mais de bas \u00e9tages. Rien \u00e0 voir avec les \u00e9tablissements de plus haute tenue comme Lo de Laura. Fernando Assuncao, dans \u00ab\u2009El tango y sus circunstancias\u2009\u00bb mentionne cette uruguayenne fameuse qui g\u00e9rait un bordel en Montevideo o\u00f9 il y avait r\u00e9guli\u00e8rement (pour ne pas dire tout le temps du grabuge). On lui attribue la phrase \u00ab\u2009\u00a1Que haiga relajo pero con orden!<\/em><\/strong>\u2009\u00bb, que ce soit d\u00e9tendu, mais avec de l\u2019ordre\u2009!<\/p>\n\n\n\nEn guise de conclusion, provisoire\u2026<\/h2>\n\n\n\n Il est \u00e9tonnant et int\u00e9ressant de voir comment le tango s\u2019est fray\u00e9 un chemin des faubourgs et de la prostitution de bas \u00e9tage, jusqu\u2019aux plus hautes classes de la soci\u00e9t\u00e9. Nous avons d\u00e9velopp\u00e9 aujourd\u2019hui la premi\u00e8re \u00e9tape, celle o\u00f9 le tango est interdit de danse dans les lieux publics et doit donc se cacher dans des \u00e9tablissements d\u00e9guis\u00e9s sous le nom d\u2019\u00e9cole de danse ou de bordels. J\u2019ai pass\u00e9 sous silence la danse dans les conventillos (habitats populaires), mais on imagine que les fanatiques du tango devaient saisir toutes les occasions possibles, dans les gloriettes o\u00f9 on pouvait entendre la musique de chez Hansen, jusqu\u2019\u00e0 la musique des man\u00e8ges pour enfants (les calecitas). Progressivement, il se trouve un chemin et va \u00eatre dans\u00e9 dans de nouveaux lieux, comme ici au Th\u00e9\u00e2tre de la rue de la rue Victoria.<\/p>\n\n\n\nEl Teatro de la Victoria. On trouve en g\u00e9n\u00e9ral la photo de droite associ\u00e9e \u00e0 Lo de Laura. Il s\u2019agit en fait d\u2019une photographie r\u00e9alis\u00e9e en 1905 au Teatro de la Victoria qui \u00e9tait situ\u00e9 au 954 de la calle Victoria (actuelle Hipolito Irigoyen).<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nL\u2019\u00e9tape suivante se passe en Europe, nous aurons l\u2019occasion d\u2019y revenir. \u00c0 suivre\u2026<\/p>\n\n\n\nDanseurs en Lo de Laura \u2014 Reconstitution fantaisiste \u00e0 tous points de vue.<\/figcaption><\/figure>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"Cette milonga, enregistr\u00e9e il y a exactement 81\u00a0ans par D\u2019Agostino et Vargas \u00e9voque l\u2019un des lieux de tango semi-clandestin les plus fameux des d\u00e9buts du tango. Celui qui \u00e9tait tenu par Laurentina Monserrat, Laura. Nous sommes \u00e0 la fin du XIXe, d\u00e9but du XXe\u00a0si\u00e8cle. Je vous propose de suivre le tango dans ses berceaux interlopes, \u00e0 la recherche de ses heures de gloire.<\/p>\n