{"id":2063,"date":"2024-03-12T00:01:00","date_gmt":"2024-03-12T03:01:00","guid":{"rendered":"https:\/\/dj-byc.com\/WP\/?p=2063"},"modified":"2024-03-11T14:10:23","modified_gmt":"2024-03-11T17:10:23","slug":"en-lo-de-laura-1943-03-12","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/dj-byc.com\/WP\/en-lo-de-laura-1943-03-12\/","title":{"rendered":"En lo de Laura 1943-03-12 \u2014 Orquesta \u00c1ngel D\u2019Agostino con \u00c1ngel Vargas"},"content":{"rendered":"

Sacale punta<\/a>, j\u2019ai \u00e9voqu\u00e9 les \u00ab\u2009maisons\u2009\u00bb de tango. Je prolonge ici l\u2019enqu\u00eate, plus au c\u0153ur de ces premiers sites, qui n\u2019\u00e9taient pas que des lieux de danse\u2026<\/p>\n\n\n\n

Extrait musical<\/h2>\n\n\n\n
En lo de Laura 1943-03-12 \u2014 Orquesta \u00c1ngel D\u2019Agostino con \u00c1ngel Vargas<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Les paroles<\/h2>\n\n\n\n\n\n\n\n
\n

Milonga de aquel entonces
que trae un pasado envuelto…
De aquel 911
ya no te queda ni un vuelto…
Milonga que en lo de Laura<\/strong>
bail\u00e9 con la Parda Flora<\/strong>\u2026
Milonga provocadora
que me dio cartel de taura\u2026
Ah… milonga ‘e lo de Laura<\/strong>\u2026

Milonga de mil recuerdos
milonga del tiempo viejo.
Qu\u00e9 triste cuando me acuerdo
si todo ha quedado lejos…
Milonga vieja y sentida
\u00bfqui\u00e9n sabe qu\u00e9 se ha hecho de todo?
En la pista de la vida
ya estamos doblando el codo.
Ah… milonga ‘e lo de Laura<\/strong>\u2026

Amigos de antes, cuando chiquil\u00edn,
fui bailar\u00edn compadrito…
Saco negro, trensillao, y bien afrancesao
el pantal\u00f3n a cuadritos…
\u00a1Que baile solo el Morocho<\/em>\u2009<\/em>! \u2014 me sol\u00eda gritar
la barra \u00ab<\/em>\u2009<\/em>e los Balmaceda\u2026
Viejos tangos que empez\u00f3 a cantar
la Pepita Avellaneda<\/strong>…
\u00a1Eso ya no vuelve m\u00e1s!<\/em><\/p>\nAntonio Polito Letra Enrique Cad\u00edcamo (Domingo Enrique Cad\u00edcamo).<\/em><\/cite><\/blockquote>\n\n\n\n\n\n\n\n

Une br\u00e8ve et caricaturale histoire du tango<\/h2>\n\n\n\n

On lit beaucoup de b\u00eatises sur les pr\u00e9mices du tango, le mieux est donc de faire court pour limiter la liste de ces \u00e2neries. Ce que l\u2019on peut en dire de fa\u00e7on \u00e0 peu pr\u00e8s certaine est qu\u2019il n\u2019est pas n\u00e9 dans les salons hupp\u00e9s de la bourgeoisie. Cependant, les jeunes hommes de la bonne soci\u00e9t\u00e9, les ni\u00f1os biens<\/a>, allaient parfois s\u2019encanailler dans les moins troubles des lieux de \u00ab\u2009divertissement\u2009\u00bb de l\u2019\u00e9poque.
Comme bien s\u00fbr, les filles de bonne famille ne pouvaient pas d\u00e9cemment se rendre dans les m\u00eames lieux, la danse se faisait avec les femmes du lieu, des banlieusardes, des soubrettes, des grisettes et des prostitu\u00e9es, plus ou moins raffin\u00e9es. On n\u2019y dansait donc pas entre hommes, en tout cas pas de fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e et souhait\u00e9e\u2026
Lorsque le tango est revenu couvert de gloire d\u2019Europe et notamment de Paris, le tango s\u2019est diffus\u00e9 dans les hautes sph\u00e8res. Il n\u2019\u00e9tait plus n\u00e9cessaire de fr\u00e9quenter ce type de lieu pour le pratiquer, les femmes de la bonne soci\u00e9t\u00e9 pouvaient alors s\u2019adonner \u00e0 cette danse qui s\u2019est alors assagie. Les paroles outranci\u00e8res comme celles de Villodo ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9\u00e9crites, la danse s\u2019est raffin\u00e9e en adoptant une attitude plus droite, plus \u00e9l\u00e9gante, le tango \u00e9tait pr\u00eat \u00e0 entrer dans son \u00e2ge d\u2019or. Par chance pour nous, c\u2019est aussi plus ou moins
l\u2019\u00e9poque o\u00f9 l\u2019enregistrement \u00e9lectrique est apparu<\/a>, ce qui nous permet de conserver des souvenirs sonores de bien meilleure qualit\u00e9 de cette \u00e9poque. Enregistrement.<\/p>\n\n\n\n

Allons au bordel<\/h2>\n\n\n\n

La maison que certains appellent pudiquement \u00ab\u2009\u00e9cole de danse\u2009\u00bb ou tout simplement Lo de Laura (ou du nom d\u2019une autre tenanci\u00e8re) est tout simplement une maison de plaisirs. Cependant, il ne faut pas y voir n\u00e9cessairement un lieu sordide, digne d\u2019un roman de Zola.
En effet, la prostitution au XIXe\u00a0si\u00e8cle avait diff\u00e9rents \u00e9tages.<\/p>\n\n\n\n

Les courtisanes<\/h3>\n\n\n\n

Tout en haut, la Courtisane. \u00c0 Paris, la Paiva en \u00e9tait sans doute le meilleur exemple. C\u2019\u00e9tait une prostitu\u00e9e, plus ou moins occasionnelle qui a r\u00e9ussi \u00e0 se faire remarquer et qui est devenu une femme entretenue, par un ou plusieurs riches hommes.
Avoir une ma\u00eetresse pour un homme tr\u00e8s riche n\u2019\u00e9tait pas mal vu \u00e0 l\u2019\u00e9poque, au contraire, c\u2019est le contraire qui aurait \u00e9t\u00e9 choquant. On aurait pens\u00e9 qu\u2019il \u00e9tait pingre ou ruin\u00e9, ce qui n\u2019aurait pas \u00e9t\u00e9 bon pour les affaires.<\/p>\n\n\n\n

\"\"
L\u2019h\u00f4tel de la Pa\u00efva, 25 avenue des Champs-\u00c9lys\u00e9es \u00e0 Paris, France,<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

L\u2019h\u00f4tel de la Pa\u00efva est le seul h\u00f4tel particulier restant de l\u2019\u00e9poque o\u00f9 on affirmait que c\u2019\u00e9tait les Champs-\u00c9lys\u00e9es \u00e9taient la plus belle avenue du Monde. En effet, l\u2019horrible avenue actuelle n\u2019a plus rien \u00e0 voir avec le charme de tous ces h\u00f4tels qui rivalisaient sur les \u00ab\u2009Champs\u2009\u00bb. M\u00eame ce survivant est mis \u00e0 mal, car d\u00e9sormais masqu\u00e9 par la devanture d\u2019un bistrot.
Prendre un exemple en France n\u2019est pas une erreur, c\u2019est ce pays qui servait essentiellement de mod\u00e8le pour les m\u0153urs de la haute soci\u00e9t\u00e9 \u00e0 cette \u00e9poque.<\/p>\n\n\n\n

Cliquez ce lien pour en savoir un peu plus sur ce lieu et sa propri\u00e9taire<\/em><\/a>.<\/em><\/p>\n\n\n\n

Les cocotes<\/h3>\n\n\n\n

La cocote n\u2019arrive pas au statut social des courtisanes. Elle est entretenue par divers \u00ab\u2009r\u00e9guliers\u2009\u00bb, mais aucun n\u2019est suffisamment riche ou g\u00e9n\u00e9reux pour lui permettre de s\u2019\u00e9tablir dans un somptueux h\u00f4tel particulier.
Notons que les \u00e9conomies qu\u2019arrivent \u00e0 faire certaines leur permettent d\u2019ouvrir des maisons, que ce soient des pensions (logements) ou des bordels. Elles continuent donc de travailler, elles-m\u00eames ou font travailler d\u2019autres femmes, contrairement aux Courtisanes, qui ne travaillent plus que pour le plaisir ou leur m\u00e9c\u00e8ne.<\/p>\n\n\n\n

Les occasionnelles<\/h3>\n\n\n\n

L\u2019occasionnelle est celle qui ayant du mal \u00e0 boucler son budget, se livre \u00e0 l\u2019exercice moyennant finance. Elle peut \u00eatre une ling\u00e8re, une fille de salle, une artiste de cabaret, ou toute autre profession qui ne garantit pas un revenu suffisamment r\u00e9gulier et important pour vivre. Certaines auront un peu de chance dans leurs rencontres et iront rejoindre les cocotes, voire les courtisanes, mais d\u2019autres feront cela \u00e0 temps plein et entreront alors dans les maisons closes.<\/p>\n\n\n\n

Les maisons closes (prostibulos)<\/h3>\n\n\n\n

L\u00e0 encore il y a diff\u00e9rents \u00e9tages. Je ne rentrerai pas dans les d\u00e9tails, car cela n\u2019aurait pas trop d\u2019int\u00e9r\u00eat pour notre propos. Ce qu\u2019il suffit de savoir est que pour pratiquer le tango dans les premiers temps, c\u2019\u00e9taient des lieux o\u00f9 on pouvait facilement trouver une partenaire, pour danser, ou plus si affinit\u00e9 (et finances). En g\u00e9n\u00e9ral, cela commen\u00e7ait avec un caf\u00e9, caf\u00e9 qui reste toujours de mise dans la bouche des dragueurs des milongas port\u00e8gnes\u2026
Ces \u00e9tablissements \u00e9taient contr\u00f4l\u00e9s, notamment pour limiter la syphilis et g\u00e9r\u00e9s par une ancienne prostitu\u00e9e, un souteneur ou quelque entrepreneur entreprenant. D\u2019ailleurs, de tr\u00e8s nombreuses filles pauvres, notamment des Fran\u00e7aises, sont venues \u00e0 Buenos Aires avec les promesses d\u2019un bel Argentin et se sont retrouv\u00e9es dans ces \u00e9tablissements avec des fortunes tr\u00e8s diverses. Parmi elles, on pourrait citer de nombreuses \u00ab\u2009grisettes\u2009\u00bb comme Griseta, Malena, Man\u00f3n, Margot, Mar\u00eda, Mim\u00ed, Mireya Nin\u00f3n et Mademoiselle Ivonne qui devient Madame Ivonne. Cette derni\u00e8re toutefois \u00e9tait une administratrice de pension, pas de bordel, elle a employ\u00e9 diff\u00e9remment ses \u00e9conomies.
Les diff\u00e9rentes \u00ab\u2009\u00e9coles de danse\u2009\u00bb \u00e9taient donc des lieux o\u00f9 la danse n\u2019\u00e9tait pas la seule activit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Les \u00ab\u2009Lo\u2009\u00bb<\/h2>\n\n\n\n

Parmi les lieux les plus r\u00e9put\u00e9s pour la danse, on pourrait citer Lo de Laura<\/em>, qui fait l\u2019objet de ce tango et que nous avons d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crit \u00e0 propos de Sacale punta<\/em> XXXX, Lo de Maria la Vasca (la Basque). On cite souvent Lo de Hansen<\/em> qui \u00e9tait un bar-restaurant cr\u00e9\u00e9 par un Allemand, Juan Hansen, en 1877, mais il est \u00e0 la fois douteux que ce f\u00fbt un lieu de danse et un bordel. En revanche, Lo de Tancreli revendique les deux fonctions.<\/p>\n\n\n\n

Lo de Hansen<\/h3>\n\n\n\n

Cet \u00e9tablissement \u00e9tait situ\u00e9 dans le parc\u00a03 de febrero<\/strong> (Palermo) qui a \u00e9t\u00e9 inaugur\u00e9 en 1875.
Pour ceux que \u00e7a int\u00e9resse, le nom vient du 3\u00a0f\u00e9vrier 1852, date de la bataille de Caseros entre les arm\u00e9es de Rosas et Urquiza et qui marque le d\u00e9but de la p\u00e9riode nomm\u00e9e \u00ab\u2009organizaci\u00f3n nacional\u2009\u00bb (organisation nationale\u2026) de l\u2019histoire politique mouvement\u00e9e de l\u2019Argentine.
Le 4\u00a0mai 1877, Juan Hansen sollicite aupr\u00e8s de la commission du parc d\u2019ouvrir un caf\u00e9-restaurant dans une construction du parc (probablement ant\u00e9rieure \u00e0 la cr\u00e9ation du parc en 1875, car elle \u00e9tait en mauvais \u00e9tat. Il avait d\u00e9j\u00e0 un \u00e9tablissement depuis 1869, \u00e9galement \u00e0 Palermo (en face de la gare). La commission accepte et Juan Hansen effectuera diff\u00e9rents travaux comme l\u2019ajout d\u2019une terrasse sur le toit, le remplacement du plancher par un carrelage, l\u2019agrandissement des fen\u00eatres existantes et la construction d\u2019un salon suppl\u00e9mentaire.<\/p>\n\n\n\n

\"\"
Le caf\u00e9 de Hansen, ici nomm\u00e9 \u00ab\u2009Restaurant del Parque 3 de Febrero\u2009\u00bb et la mention J Hansen sur la droite de la fa\u00e7ade. \u00c0 droite, une vue \u00ab\u2009int\u00e9rieure\u2009\u00bb. On voit sur ces deux photos les am\u00e9nagements propos\u00e9s \u00e0 la commission : Le carrelage et la terrasse panoramique.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Le caf\u00e9 restaurant ouvre donc, mais se livrerait \u00e0 d\u2019autres activit\u00e9s, comme l\u2019avancent \u00ab\u2009Jos\u00e9 Sebastian Tall\u00f3n dans El tango en su etapa de m\u00fasica prohibida. Buenos Aires, Instituto Amigos del\u00a0Libro Argentino, 1959<\/em> et repris par Enrique Horacio Puccia dans \u201cel Buenos Aires de \u00c1ngel Villoldo<\/em>\u201d.\u2009\u00bb
\u00ab\u2009Hansen \u00e0 Palermo, \u00e9tait un m\u00e9lange de bordel somptueux et de restaurant. Un commerce de pr\u00e9curseurs, pourrait-on dire, avec en prime les bagarres fr\u00e9quentes, le cabaret tumultueux qui a pr\u00e9c\u00e9d\u00e9 les actuels. Ce fut la cour de r\u00e9cr\u00e9ation de bacancitos (petits chefs) et compadritos comme ils se d\u00e9finissent eux-m\u00eames. Et des bagarreurs et des gens ayant divers probl\u00e8mes<\/em>.\u2009\u00bb
Cependant, plus qu\u2019un bordel, c\u2019\u00e9tait une \u00ab\u2009Chupping house\u2009\u00bb comme disent \u00e9l\u00e9gamment les Argentins qui ne veulent pas parler de la chose et la d\u00e9guisent par une expression anglaise qui pourrait se traduire par masturbation. Il semblerait que les bosquets avoisinants aient \u00e9t\u00e9 propices \u00e0 ces activit\u00e9s, notamment la nuit.
En effet, le caf\u00e9 de Hansen avait deux visages. Il \u00e9tait ouvert en permanence. De jour, il accueillait les promeneurs qui venaient se rafra\u00eechir et manger et de nuit, les f\u00eatards et fauteurs de trouble s\u2019y retrouvaient.
Parmi eux, les amateurs de tango. Ceux-ci venaient \u00e9couter, car il \u00e9tait interdit de le danser, comme l\u2019affirment notamment Amadeo Lastra et Miguel Angel Scenna.
Cependant, plusieurs t\u00e9moignages indiquent que l\u2019on dansait tout de m\u00eame au son de la musique dans les alentours de l\u2019\u00e9tablissement. Dans ce sens, je vous propose le t\u00e9moignage de F\u00e9lix Lima\u00a0:<\/p>\n\n\n\n\n\n\n\n

\u00ab\u2009Se bailaba<\/em>\u2009<\/em>? Estaba prohibido el bailongo, pero a retaguardia del caser\u00f3n de Hansen, en la zona de las glorietas tanguea base liso, tangos dormilones, de contrabando. Los mozos hac\u00edan la vista gorda. El tango estaba en pa\u00f1ales. A un no hab\u00eda invadido los salones de la “haute”. Solamente lo bailaban las mujeres alegres<\/em>\u2009\u00bb<\/p>\n\n\n\n\n\n\n\n

\u00ab\u2009Est-ce qu\u2019on y dansait\u2009? Il \u00e9tait interdit de faire du bailongo, mais \u00e0 l\u2019arri\u00e8re de l\u2019\u00e9tablissement d\u2019Hansen, dans la zone des gloriettes, il se dansait des tangos tranquilles, des tangos lascifs (endormis), de contrebande. Les serveurs faisaient semblant de ne pas voir (vista gorda). Le tango avait encore des couches (\u00e9tait b\u00e9b\u00e9). Il n\u2019avait pas encore investi les salons de la \u00ab\u2009haute\u2009\u00bb. Seules les femmes l\u00e9g\u00e8res (alegres) le dansaient.<\/p>\n\n\n\n

El Esquinazo, un succ\u00e8s \u00e0 tout rompre<\/strong><\/p>\n\n\n\n

C\u2019est dans cet \u00e9tablissement qu\u2019a eu lieu l\u2019incroyable succ\u00e8s de El\u00a0Esquinazo<\/em><\/strong> d\u2019\u00c1ngel Gregorio Villoldo<\/em><\/strong>. Voici comment le raconte Pintin Castellanos<\/em><\/strong> dans Entre cartes y quebradas, candombes, milongas y tangos en su historia y comentarios. Montevideo, 1948<\/em>.
Pintin parle du Caf\u00e9 Tarana qui \u00e9tait le nom de l\u2019\u00e9poque du Caf\u00e9 de Hansen (qui \u00e9tait mort le 3\u00a0avril 1891). Anselmo R. Tarana avait lorsqu\u2019il en devint le propri\u00e9taire le 8\u00a0mai 1903, adopt\u00e9 le nom \u00ab\u2009Restaurante Recreo Palermo. Antiguo Hansen\u2009\u00bb. Mais pour les clients, c\u2019\u00e9tait Lo de Hansen ou Lo de Tarana. Signalons que Tarana avait cinq voitures, pour raccompagner les clients \u00e0 domicile, ce qui t\u00e9moigne bien du succ\u00e8s.
La composition de Villoldo a \u00e9t\u00e9 un triomphe [\u2026]. L\u2019accueil du public fut tel que, soir apr\u00e8s soir, il se rendit au et le rythme diabolique du tango susmentionn\u00e9 commen\u00e7a \u00e0 rendre peu \u00e0 peu tout le monde fou. Pour avoir une id\u00e9e de comment c\u2019\u00e9tait jou\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9poque, un enregistrement de 1909 sorti le 5\u00a0mars 1910.<\/p>\n\n\n\n

El esquinazo 1910-03 05 \u2014 Estudiantina Centenario dirige par Vicente Abad (\u00c1ngel Gregorio Villoldo Letra Carlos Pesce\u2009; A. Timarni [Antonio Polito])<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Tout d\u2019abord, et avec une certaine prudence, les clients ont accompagn\u00e9 la musique de \u00ab\u2009El\u00a0Esquinazo\u2009\u00bb en tapant l\u00e9g\u00e8rement avec leurs mains sur les tables.
Mais les jours passaient et l\u2019engouement pour le tango diabolique ne cessait de cro\u00eetre.
Les clients du Caf\u00e9 Tarana ne se contentaient plus d\u2019accompagner avec le talon et leurs mains. Les coups, en gardant le rythme, augment\u00e8rent peu \u00e0 peu et furent rejoints par des tasses, des verres, des chaises, etc.
Mais cela ne s\u2019est pas arr\u00eat\u00e9 l\u00e0 [\u2026] Et il arriva une nuit, une nuit fatale, o\u00f9 se produisit ce que le propri\u00e9taire de l\u2019\u00e9tablissement florissant ressentait depuis des jours. \u00c0 l\u2019annonce de l\u2019ex\u00e9cution du tango d\u00e9j\u00e0 consacr\u00e9 de Villoldo, une certaine nervosit\u00e9 \u00e9tait perceptible dans le public nombreux [\u2026] l\u2019orchestre a commenc\u00e9 le rythme rythmique de \u00ab\u2009El\u00a0Esquinazo\u2009\u00bb et tous les assistants ont continu\u00e9 \u00e0 suivre leur rythme avec tout ce qu\u2019ils avaient sous la main\u00a0: chaises, tables, verres, bouteilles, talons, etc. […]. Patiemment, le propri\u00e9taire (Anselmo R Tarana)<\/em> a attendu la fin du tango du d\u00e9mon, mais le dernier accord a re\u00e7u une standing ovation de la part du public. La r\u00e9p\u00e9tition ne se fit pas attendre\u2009; et c\u2019est ainsi qu\u2019il a \u00e9t\u00e9 ex\u00e9cut\u00e9 un, deux, trois, cinq, sept\u2026 Finalement, de nombreuses fois et \u00e0 chaque interpr\u00e9tation, une salve d\u2019applaudissements\u2009; et d\u2019autres choses cass\u00e9es [\u2026] Cette nuit inoubliable a co\u00fbt\u00e9 au propri\u00e9taire plusieurs centaines de pesos, irr\u00e9couvrables. Mais le probl\u00e8me le plus grave [\u2026] n\u2019\u00e9tait pas ce qui s\u2019\u00e9tait pass\u00e9, mais ce qui allait continuer \u00e0 se produire dans les nuits suivantes.
Apr\u00e8s m\u00fbre r\u00e9flexion, le malheureux \u00ab\u2009Paganini\u2009\u00bb des \u00ab\u2009assiettes bris\u00e9es\u2009\u00bb prit une r\u00e9solution h\u00e9ro\u00efque. Le lendemain, les clients du caf\u00e9 Tarana ont eu la d\u00e9sagr\u00e9able surprise de lire une pancarte qui, pr\u00e8s de l\u2019orchestre, disait\u00a0: \u00ab\u2009Est strictement interdite l\u2019ex\u00e9cution du tango el esquinazo\u2009; La prudence est de mise \u00e0 cet \u00e9gard<\/em><\/strong>.\u2009\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Lo de Mar\u00eda la Vasca<\/h2>\n\n\n\n

Cette maison \u00e9tait situ\u00e9e en la calle Europa, aujourd\u2019hui, Carlos Calvo au n\u00b0\u00a02721. Elle appartenait \u00e0 Carlos Kern (El\u00a0Ingles) et sa femme, Mar\u00eda Rangolla, une basque fran\u00e7aise) et une ancienne prostitu\u00e9e, devenue Courtisane la g\u00e9rait.
C\u2019est l\u00e0 que Rosendo Mendiz\u00e1bal a lanc\u00e9 \u00ab\u2009El\u00a0Entrerriano\u2009\u00bb,
voir cela dans l\u2019article sur Sacale punta<\/a>.<\/p>\n\n\n\n