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Francisco Lomuto Letra: Celedonio Esteban Flores<\/h2>\n\n\n\n Francisco Lomuto et Jorge Omar vous proposent la milonga du jour. Ce titre agr\u00e9able \u00e0 danser nous permet de nous int\u00e9resser \u00e0 la mode masculine et au billard. Des souvenirs du bon vieux temps disparu (Qu\u00e9 tiempo aquel que no podremos ver m\u00e1s).<\/em><\/p>\n\n\n\nCette milonga, une de plus, d\u00e9crit un individu amateur de billard, sa tenue et sa fa\u00e7on de d\u00e9ambuler. C\u2019est en somme un portrait qui peut se danser de fa\u00e7on amusante. Tous les instruments jouent en appuyant la rythmique, ce qui est bien dans le style de Lomuto, la plupart du temps inspir\u00e9 du canyengue. Jorge Omar s\u2019inscrit dans cette puissante pr\u00e9sence du rythme, tout en en usant de sa diction parfaite pour mettre en valeur les syncopes de la partition. Quelques excursions du piano illuminent la musique C\u2019est le seul instrument qui semble s\u2019\u00e9chapper de la machine pour proposer quelques fioritures qui all\u00e8gent le r\u00e9sultat et offrent aux danseurs qui savent les saisir, des \u00e9l\u00e9ments ludiques.<\/p>\n\n\n\n
Vous reprendrez bien un peu de homard<\/s> Omar\u2009?<\/h2>\n\n\n\ns reprendrez bien un peu de homard<\/s> Omar\u2009?<\/h2>\n\n\n\n Hier, j\u2019\u00e9voquais, Nelly Omar, la muse d\u2019Homero (encore Omar) et aujourd\u2019hui, le chanteur en vedette est Jorge Omar. Seraient-ils de la m\u00eame famille, fr\u00e8re et s\u0153ur, mari et femme\u2009?<\/p>\n\n\n\n
Que nenni. Mais ils sont d\u2019autres points communs. Ils sont n\u00e9s tous les deux en 1911, le 10 d\u2019un mois, \u00e0 Buenos Aires ou dans la province \u00e9ponyme, sont chanteurs de tango et ont \u00e9t\u00e9 au firmament dans les ann\u00e9es 30-40. Mais leurs identit\u00e9s r\u00e9elles l\u00e8vent les doutes :<\/p>\n\n\n\n
\nNilda Elvira Vattuone = Nelly Omar 1911-09-10<\/li>\n<\/ul>\n\n\n\n\nJuan Manuel Ormaechea = Jorge Omar 1911-03-10<\/li>\n<\/ul>\n\n\n\nJe vais donc me contenter de parler de Jorge, le chanteur h\u00e9ros du jour.<\/p>\n\n\n\n
Sa carri\u00e8re est essentiellement associ\u00e9e \u00e0 Francisco Lomuto. Lorsqu\u2019il a quitt\u00e9 cet orchestre, en 1943, il a repris une carri\u00e8re de chanteur soliste, mais sans le succ\u00e8s qu\u2019il m\u00e9ritait. Pour moi, il a donn\u00e9 un peu d\u2019\u00e2me \u00e0 l\u2019orchestre de Lomuto avec sa diction parfaite et son expressivit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n
Francisco Lomuto<\/h2>\n\n\n\n N\u00e9 en 1893, Francico Lomuto est un ancien du tango. Il fait partie d\u2019une famille de musiciens. Son p\u00e8re, V\u00edctor Lomuto \u00e9tait violoniste et sa m\u00e8re Rosal\u00eda Narducci, pianiste. Parmi ses 9 fr\u00e8res et s\u0153urs, plusieurs contribu\u00e8rent au tango. Victor, qu\u2019il ne faut pas confondre avec son p\u00e8re qui porte le m\u00eame pr\u00e9nom \u00e9tait bandon\u00e9iste et a pass\u00e9 une partie importante de sa vie en France, notamment avec l\u2019orchestre de Manuel Pizarro. H\u00e9ctor Antonio, pianiste (jazz) et compositeur. Il est l\u2019auteur de rancheras, pasodobles et foxtrots, mais aussi du tango Yo ser\u00e9 como t\u00fa quieras<\/em> et de la superbe valse El d\u00eda que te fuiste<\/em>. Enrique, pianiste (tango), chef d\u2019orchestre et compositeur. Parmi ses compositions, les tr\u00e8s beaux tangos B\u00e9same mi amor<\/em> ou \u00c9ramos tres<\/em>. Oscar (Pascual Tom\u00e1s) \u00e9tait pour sa part \u00e9crivain et journaliste et a \u00e9crit les paroles de quelques tangos comme Nunca m\u00e1s dont l\u2019interpr\u00e9tation par Maure avec l\u2019orchestre de D\u2019Arienzo est une merveille.<\/p>\n\n\n\nFrancisco himself<\/h2>\n\n\n\n Pour revenir \u00e0 Francisco, l\u2019auteur de la musique et le chef d\u2019orchestre du tango du jour, la milonga Qu\u00e9 tiempo aquel<\/em><\/strong>, il est un des \u00e9l\u00e9ments de ce qu\u2019il est convenu d\u2019appeler la Guardia Vieja (La vieille garde). La rencontre de Francisco Lomuto et Jorge Omar a marqu\u00e9 un tournant dans le style de l\u2019orchestre. Progressivement en 1935 et surtout en 1936, avec l\u2019arriv\u00e9e de Mart\u00edn Darr\u00e9 en remplacement de Daniel Alvarez comme premier primer bandon\u00e9on et arrangeur, son style se modernise avec des chefs d\u2019\u0153uvres comme Nostalgias ou Otra vez. Sur la fin de sa carri\u00e8re, son style s\u2019est encore adapt\u00e9, notamment avec la participation d\u2019Angel Vargas. On notera toutefois que la majorit\u00e9 de ses ultimes enregistrements concernent du jazz argentin. Encore un t\u00e9moignage du d\u00e9clin du tango de danse dans les ann\u00e9es 50. Mais dans l\u2019ensemble, il restera fid\u00e8le \u00e0 son esprit \u00ab\u2009vieille garde\u2009\u00bb comme en t\u00e9moigne Callecita de mi novia<\/em> enregistr\u00e9 le m\u00eame jour que la milonga dont nous parlons aujourd\u2019hui.<\/p>\n\n\n\n<\/audio>Nostalgias 1936-10-28 \u2014 Orquesta Francisco Lomuto con Jorge Omar. Un titre superbe dans un style relativement diff\u00e9rent du Lomuto habituel.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<\/audio>Callecita de mi novia 1938-02-24 \u2014 Orquesta Francisco Lomuto con Jorge Omar. Le style tr\u00e8s impr\u00e9gn\u00e9 de canyengue persiste dans cet enregistrement.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nCe style au rythme tr\u00e8s marqu\u00e9 plait beaucoup aux amateurs d\u2019encuentro, sans doute moins aux danseurs qui aiment improviser. Il faut de tout pour faire un monde et un DJ avis\u00e9 saura sortir en temps utile un bon Lomuto.<\/p>\n\n\n\n