Violín 1944-03-16 – Orquesta Ricardo Malerba con Orlando Medina

Ricardo Malerba; Dante Smurra Letra Horacio Sanguinetti

Ricardo Malerba était bandonéoniste et ses frères étaient violoniste (Carlos) et pianiste (Alfredo). Carlos est mort au Portugal lors d’une tournée en 1931 et il se peut que Violín, soit un hommage de Ricardo à son frère trop tôt disparu. Quoi qu’il en soit, ce titre mérite d’être le tango du jour. Il a été enregistré il y a exactement 80 ans.

On connaît Malerba, comme chef d’orchestre et compositeur. Il était un bandonéoniste, semble-t-il, assez moyen si on en croit un témoignage rapporté par Tango al Bardo qui indique qu’il laissait le gros du travail à Miguel Caló lors de la tournée en Espagne des années 30.

Les violonistes de Malerba à cette époque sont Alfredo Lattero, Ernesto Gianni, Francisco Sanmartino et José López. Il m’est impossible de dire lequel effectue les magnifiques solos de violon que l’on peut entendre dans cette œuvre.
Son frère, Alfredo avait entretemps épousé Libertad Lamarque. Cette dernière lui a permis de travailler à Radio Belgrano, à condition qu’il propose des tangos rythmés à la D’Arienzo…
Pour cela il avait un autre atout, son pianiste, Dante Smurra qui était particulièrement réputé au point qu’en 1938, il avait été sollicité pour remplacer Biagi dans l’orchestre de D’Arienzo.
Dante a refusé l’offre, pour rester fidèle à Malerba. Avec ce dernier, il a composé Cuando florezcan las rosas, Embrujamiento (leur plus grand succès, repris également par D’Arienzo), La piba de los jazmines, un des hits de Malerba et bien sûr Violín, notre tango du jour.

Extrait musical

Violín 1944-03-16 – Orquesta Ricardo Malerba con Orlando Medina

Les paroles

Hoy mi violín está soñando
con un amor en el atril,
sus cuerdas vibran tiritando
porque vive recordando
que hoy está lejos de mí.

Es mi violín el alma mía
y su canción es mi sentir,
mi corazón que la quería,
que la quiere y no la olvida,
va llorando en mi violín.

Violín, violín…
La quiero mucho más,
la quiero más que ayer
mi amor no tiene fin.
Violín, violín…
quisiera que mi voz,
en alas de tu voz,
llegara hasta mi amor.
Violín, violín…
me quiso igual que yo
y ha de volver a mí,
la esperaré
y tú también,
violín.

Ricardo Malerba ; Dante Smurra Letra Horacio Sanguinetti

Les paroles ne laissent pas de doute sur le fait qu’elles ne s’adressent pas à Carlos, le frère violoniste mort en 1931, mais il se peut que Malerba ait écrit la musique en pensant à son frère. Les hommages de musicien à musicien sont très fréquents dans le tango, bien que généralement plus explicites.

Traduction libre

Aujourd’hui mon violon rêve avec un amour sur le pupitre, ses cordes vibrent en frissonnant parce qu’il vit en se souvenant qu’aujourd’hui elle est loin de moi.
Mon violon est mon âme et son chant est mon sentiment, mon cœur qui l’a aimée, qui l’aime et ne l’oublie pas, il pleure dans mon violon.
Violon, violon… Je l’aime tellement plus, je l’aime plus qu’hier mon amour n’a pas de fin.
Violon, violon… Je voudrais que ma voix, sur les ailes de ta voix, atteigne mon amour.
Violon, violon… Elle m’aimait comme moi, et elle reviendra vers moi, je l’attendrai, et toi aussi, violon.

En lunfardo, un violon (un violín) est une femme. Je suis donc parti de cette idée. Les papillons, ce sont ceux du creux du ventre quand on est amoureux.

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